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Et s’il y avait du vrai ?

La rédaction de mon 40ième article me parait arriver en complément de celui de la semaine dernière sur l’anti-racisme où je vous livrais mon cheminement et vous invitais à observer en vous les mécanismes de pensées et interroger votre pensée raciste.

Cet examen est très inconfortable tant nous pensons tou.te.s, voulons tou.te.s, être ouvert.e.s d’esprit, tolérant.e.s, humain.e.s.

Nous avons tou.te.s aussi une marge de progrès et cette humanité dont nous sommes pourvu.e.s n’est que le gage de notre imperfection, de tout.e.s nos pistes d’évolution.

Je voudrais aujourd’hui vous parler du travail de Katie BYRON, que tout le monde appelle BYRON Katie ou simplement Katie qui propose un angle d’approche assez inédit lorsque nous commençons à étudier nos relations : que ce soit nos relations avec nous-même, avec notre entourage, nos collègues ou le monde.

Elle est ce que j’ai envie d’appeler, une maîtresse spirituelle. Cette américaine a passé la première quarantaine d’années de sa vie dans la spirale de la dépression, de l’auto-sabotage, du dégoût de soi lorsqu’un jour, alors qu’elle était dans une maison de repos elle a vécu une expérience qui a transformé sa vie. Elle a réalisé que toute sa souffrance n’était pas la réalité, mais venait des histoires qu’elle se racontait. Si vous me lisez depuis un moment, jusqu’ici rien de bien nouveau (Elle est effectivement une grande source d’inspiration pour mon travail, comme pour mes propres coachs).

Elle a mis au point une méthode qu’elle appelle « The Work » ou « Inquiries » : l’enquête, qui consiste à questionner de manière systématique la vérité.

Pour elle, la vérité est ce qui est. Cela ne peut pas être discuté, c’est, un point c’est tout. La vérité est: les faits tels qu’ils se produisent, pas tels que nous souhaiterions qu’ils se produisent.

Elle nous invite à nous interroger sur la façon dont nous voyons cette vérité, l’interprétation que nous en faisons à travers le prisme déformé de notre cerveau.

Son travail peut être vu comme extrême...il l’est d’un côté, il est aussi profondément libérateur. Il est tellement important que je vous écrirai d’autres articles pour vous le présenter plus précisément.

Aujourd’hui, je voudrais vous présenter une de ses idées qui me semble essentielle et qui me paraît particulièrement opportune en ce moment.

En effet, Katie nous invite à voir et même à trouver la vérité dans les critiques que nous expose l’Autre. D’une part parce que c’est sa vérité, d’autre part parce que nous pouvons l’utiliser comme un moyen de grandir, de progresser.

Lorsque que quelqu’un nous fait part d’une critique, nous reproche quelque chose, si nous sortons du mode défense immédiate et que nous prenons un temps de pause, un temps de recul : quelle vérité pouvons-nous y voir ? Comment pouvons-nous accepter que l’Autre a raison pour partie et le reconnaître pour avancer nous-même ? Mais aussi lui dire, lui signifier : « Je t’ai entendu, je prends ce que tu dis en considération et effectivement, je reconnais que dans certaines circonstances, je peux être ou me comporter comme-çà ».

Cela ne signifie pas dire Amen à tout, cela est simplement une occasion de pousser l’auto-observation et reconnaître nos points d’améliorations.

Lorsque nous faisons face à une critique, un reproche : nous pouvons nous connecter à notre corps pour ressentir ce qu’il se passe, ce qu’il nous dit.

Quelle émotion est présente là ? Pourquoi ? Quelle est la pensée associée ?

En quoi ce que vient de me dire mon interlocuteur me fait penser et ressentir ça ?

Pourquoi ai-je envie de me défendre immédiatement ? Y a t’il du vrai là-dedans ? Est-ce que je me sens pris.e en défaut ?

Ce travail est particulièrement intéressant parce qu’il y a certaines critiques auxquelles nous ne portons même pas attention. Si quelqu’un vient me voir et me dit « J’adore ta trompe »...je sais très bien que je n’ai pas de trompe et je ne porterai même pas attention à cette remarque.

Alors pourquoi certaines critiques ou remarques nous touchent plus que d’autres ?

Observons-nous avec honnêteté...

Par exemple : Disons que mon frère me reproche d’être égoïste. Au lieu de me défendre et de me lancer dans un échange où mon Ego, piqué à vif, se cabrera et fera tout pour démontrer que je ne suis pas égoïste, le genre d'échanges ping-pong qui le plus souvent fini en vrai engueulade et n'avance pas à grand chose; je peux prendre un temps de pause et regarder en moi…

Je peux identifier les signes de la honte monter dans mon corps, tirer sur la ficelle jusqu’à repêcher la pensée « C’est vrai ». Identifier des moments dans ma vie où je sais, au fond de moi, que j’ai agis de manière égoïste. Je peux accepter de voir ces moments et les reconnaître devant lui. Je peux lui dire « Oui, je vois ce que tu veux dire, il m’arrive parfois de me comporter de manière égoïste. Je te promet de faire tout mon possible pour m’améliorer ».

Dans un échange de cette sorte : je garde mon égo sous contrôle et accepte la critique. Je fais preuve de vulnérabilité en offrant à l’Autre mon humanité, mon imperfection. Je peux même le remercier d’avoir attiré mon attention sur ce point et de m’aider ainsi à m’améliorer.

J’améliore ma propre connaissance de moi-même et donc ma confiance en moi.

J’ai eu envie de vous parler de cette proposition de BYRON Katie, aujourd’hui, parce qu’elle me paraît parfaitement adaptée pour interroger nos pensées racistes.

Il est couramment dit depuis quelques semaines que, en tant que Blancs, nous sommes racistes car faisons partie d’un système fondé sur la suprématie blanche. Nous pouvons bien sûr laisser notre Ego se débattre et sa cabrer contre cette accusation. Nous pouvons arguer, nous défendre « Non, Je ne suis pas raciste : la preuve ….. ».

Nous pouvons aussi nous poser, prendre du recul et observer à l’intérieur...et réaliser que oui, nous faisons partie d’un système construit sur la suprématie blanche. Nous pouvons choisir de creuser un peu plus encore, déblayer ce qui est encombré et observer les endroits où nos pensées n’ont pas été franchement clean...Et enfin, nous pouvons reconnaître.

« Oui, je comprends ce que vous dites. Je vois de quoi vous voulez parler, je vois ce qu’il y a de vrai dans ce que vous soulevez. Merci de m’aider à avancer, merci de me confronter et de me forcer à regarder à l’intérieur. Je vais m’améliorer" .

Attention, cette proposition d’amélioration (qu’elle soit faite à mon frère ou toute personne racisée ou autre) ne doit être faite que si elle est sincère ! Inutile de nous forcer à reconnaître quelque chose que nous nions fondamentalement…

Je vous invite cependant à avoir l’honnêteté, envers vous-même, de vraiment entendre les critiques qui nous sont faites, à titre individuel ou collectif, privé ou public, quelle qu’en soit le sujet, la teneur.

Même si remercier l’autre vous paraît encore difficile, faites ce travail...pour vous.

Car c’est aussi de vous qu’il s’agit : de la personne que vous souhaitez devenir, des valeurs que vous souhaitez porter et véhiculer. Parce que bien-sûr si être une personne qui a des comportements égoïstes et des pensées racistes correspond à ce que vous voulez être, vous êtes totalement libre d'être exactement la personne que vous souhaitez, et dans ce cas, effectivement, il n’y a rien à changer. Dans le cas contraire, je vous invite à jouer le jeu.

J’attire cependant votre attention sur le fait que l’idée ici n’est pas de s’auto-flageller, de prendre cette occasion, ce prétexte pour nous rejouer l’histoire de notre médiocrité : non ! L’idée ici est bien d’utiliser la critique comme un moyen d’avancer, en reconnaissant ce qu’elle a de vrai.

Celà ne signifie pas non plus que vous devez accepter la violence et les insultes : exprimer son opinion à quelqu’un sur son comportement n’est en rien lié à la violence et peut se faire de manière calme.

Je vous invite à dérouler ce processus à chaque fois que vous en ressentirez le besoin, à chaque fois que vous essuyez des critiques, surtout si elles vous dérangent.

Vous pouvez télécharger ici une fiche pour vous guider dans cet exercice.

Pendant ce processus, comme toujours, prenez soin de vous et respectez vos propres limites. Et je suis là pour vous accompagner si vous êtes prêt.e à faire ce chemin.





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