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Un autre regard sur le confinement

En écrivant ce titre, je souris en pensant à ceux qui liront cet article dans 2 ou 3 ans, à moi aussi qui retrouverai ces mots…comment cette expérience aura affecté nos vies dans 3 ans ? Nous n’en avons pour le moment aucune idée.

J’ai réalisé que j’avais beaucoup écris sur les réseaux sociaux sur ce confinement, mais assez peu ici. Et pourtant…quelle expérience !!


Ce confinement est quelque chose de totalement inédit pour ma génération et les suivantes (et quelques-unes avant aussi !!). Il remet en cause tellement de certitudes que nous avions.

Ce confinement nous a été imposé : quelqu’un a pris pour nous cette décision que nous n’avions plus le droit de sortir. Il est donc une circonstance neutre : extérieure à nous, que nous ne pouvons pas changer et que nous pouvons décrire de manière factuelle. Il nous confronte de manière implacable au fait que nous ne pouvons pas changer les circonstances extérieures de nos vies.

Bien sûr, au fond, nous avons le choix de nous y soumettre ou pas…il s’agit « simplement » d’en assumer les conséquences si nous ne le faisons pas.

Si au lieu de focaliser sur la privation de liberté apparente, nous essayons de regarder ce confinement sous un autre angle ?

Et si ce confinement était là pour nous permettre de guérir ? De guérir de nous-même : de nous guérir nous-même ?

Si nous profitions de ce temps pour revenir à nous même…n’est-ce pas ce que nous avons fait depuis ces 6 semaines ? Contraint.e.s et forcé.e.s…

En nous isolant, en nous proposant un huit clos avec nos proches ou nous-même, quel autre choix avons-nous que d’observer ce qu’il se joue en nous, dans nos relations proches ? Quelles pensées avons-nous à ce propos ? Quelles émotions ressentons-nous ? L’intensité de la situation fait que, très vraisemblablement, notre pensée n’est pas unique, mais les pensées se succèdent, nous faisant envisager cette circonstance sous différents angles parfois opposés et nous plongeant dans les émotions associées version grand huit interminable.

L’alternative est la fuite vers les faux plaisirs : trop manger, boire, regarder la télé toute la journée ou s’abrutir sur internet…Si nous parvenons à résister à ces faux plaisirs (faux car ils nous procurent du plaisir sur le moment, de manière immédiate, mais nous n’en tirons aucun bénéfice, aucune satisfaction à long terme) alors nous pouvons explorer en nous-même…

En nous adonnant à des activités que nous ne prenions plus le temps de faire nous renouons avec une partie de nous. En essayant de nouvelles activités, nous allons rencontrer une partie de nous que nous n’avions pas encore rencontré…

Et puis, nous pouvons explorer notre Nous : en étant à l’écoute de nos émotions, de nos pensées, de ce qu’il se joue pour nous. En acceptant le grand huit émotionnel qui nous est offert de vivre. En acceptant les jours de grand dynamisme où tout nous semble aller bien et aussi ceux où nous ressentons de la colère, du découragement, de la peur, un ras le bol général.


Par guérir, j’entends accepter ses émotions…c’est-à-dire ne pas essayer de les fuir. Comme j’ai déjà dit par ici, j’aime à considérer les émotions comme des amies un peu encombrantes, qui s’incrusteraient boire le thé à un moment où ça ne nous arrange pas. Elles ne partiront pas tant qu’elles n’auront pas gouté les petits gâteaux que nous servons avec le thé…alors, asseyons-nous avec elles : écoutons ce qu’elles ont à nous dire. Écoutons vraiment.

Dans ma pratique, je recommande l’écriture quotidienne comme un moyen d’accès à ses pensées et ses émotions…En ce moment, elles (nos pensées et nos émotions) nous sont beaucoup plus accessibles car exacerbées…alors c’est un moment privilégié pour les identifier, pour leur offrir leur page blanche quotidienne. Si vous écrivez : quelles sont vos pensées ? vos émotions ?


Guérir signifie ne pas se juger, mais s’accepter, intégralement, sans conditions. Souvent quand nous identifions certaines formes de pensées nous nous jugeons nous-même pour avoir de telles pensées…

Par exemple, nous pouvons nous dire « Après, on ne pourra pas reprendre une vie normale, je ne pourrais pas aller boire un verre avec mes amis »…et ressentir du découragement. Lorsque nous identifions ça, nous pouvons être tentés de nous dire aussitôt « Ça va, arrête un peu, tu n’es pas des plus à plaindre, il y a des gens qui ont des conditions plus difficiles que toi »…C’est comme si nous nous raisonnions nous même…

Alors, oui, nous pouvons toujours trouver plus malheureux que nous, et remettre nos circonstances dans leur contexte est souvent très utile…mais, c’est aussi nier ce qui se passe pour nous, en nous.


Car ce que nous vivons reste inédit et nous confronte très fortement à des émotions et des pensées que nous pensions peut-être ne jamais avoir, peut-être avoir réglé par un travail passé…mais voilà qu'elles reviennent (et parfois au grand galop)…Je ne pense pas alors qu’il nous soit profitable d’essayer de nous raisonner…

La guérison que nous pouvons mettre en œuvre consisterait plutôt à accepter de ressentir ces émotions et d’identifier les pensées sous-jacentes…et reconnaitre notre humanité. Reconnaitre que nous traversons une période étrange. Reconnaître que la singularité de cette expérience nous est inconfortable, nous pousse dans nos retranchements. Peut-être chercher à savoir pourquoi nous ressentons du découragement à l’idée de ne pas aller boire un verre avec nos amis ? Qu’est-ce qu’il se joue là, pour nous ? En quoi c’est un problème ?


Essayons d’aborder ces émotions et ces pensées avec curiosité plutôt que jugement sur nous même…Parce que si en plus du découragement, nous nous jugeons ingrat.e ou égoist.e d’avoir de telles pensées, de ne pas être capable de reconnaitre notre « chance »…alors nous ne faisons qu’ajouter de la peine à la peine, du drame au drame….en aucun cas nous ne sortons vainqueur de ce genre de spirale.

La guérison passe par accepter nos émotions et nos pensées quelles qu’elles soient, en reconnaissant notre nature profondément humaine, en reconnaissant que cette expérience inédite nous plonge dans une dimension inédite de nous-même, nous permet d’aller connecter des parties de nous que jusqu’à présent nous parvenions à fuir ou à faire taire…


La guérison passe par le fait de nous accepter dans toute notre entièreté, avec nos ombres et nos lumières…

La guérison passe par l’amour….


Et si c’était ça le grand enseignement de ce confinement ? l’Amour, l’amour de nous-même ?


Quel rapport avec la photo? Premièrement, mon chien est le plus beau chien du monde...si, si, j'insiste...mais sinon, les animaux nous montrent le chemin de l'amour inconditionnel. Et c'est de ça qu'il s'agit ici...c'est cette guérison que nous pouvons opérer:

l'amour inconditionnel de nous-même.


(et honnêtement...vous ne ressentez pas l'amour qui se dégage de ces deux là?)



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