Il y a quelques semaines je vous ai présenté l'idée selon laquelle les circonstances que la vie nous présente sont neutres. Ce sont les pensées que nous choisissons d'avoir à propos de ces circonstances qui teintent notre expérience de manière positive ou négative (ou neutre). Aujourd'hui, j'enfonce un peu plus le clou...Ce sont nos pensées qui créent notre réalité.
Et j'ai une excellente nouvelle pour vous : nous pouvons choisir nos pensées ! Nous avons ce pouvoir en tant qu'humain (peut-être ne sommes nous pas les seuls ;) ), de nous observer et de décider si la pensée que nous avons actuellement nous sert ou si nous aimerions penser autre chose.
Les pensées sont produites par notre mental, cette partie de notre cerveau qui nous permet de dire « Je », il est le siège de notre Ego. Notre mental analyse en permanence notre environnement, les situations qui se présentent à nous, les compare avec ce qu'il connait afin de décider la pensée qu'il va produire. C'est lui qui analyse le passé, qui anticipe l'avenir...Il nous est très utile pour résoudre des problèmes analytiques. Néanmoins si nous voulons évoluer, il est intéressant de ne pas lui laisser complètement les rennes car notre mental créé les pensées qu'il nous sert en fonction de ce qu'il connaît déjà, de nos expériences passées...il fonctionne en pilote automatique : face à une situation, il va chercher dans sa banque de données des situations passées qui présentaient les mêmes caractéristiques et nous sert la pensée qu'il nous avait déjà servi, ou la pensée majoritaire qu'il nous avait déjà servi si cette situation s'est présentée plusieurs fois dans nos vie....Il nous sert cette pensée comme si c'était la vérité...
Nous pouvons observer ces pensées nous en avons parlé dans l'article « S'observer penser »...Avez-vous commencé à écrire ? Avec une pratique quotidienne d'observation, nous développons notre capacité à identifier nos pensées...et donc nous pouvons y réfléchir. En observant nos pensées, nous voyons que nous sommes détachées d'elles : nous ne sommes pas nos pensées, elles apparaissent, parfois récurrentes et disparaissent. Elles ne sont pas confondues avec notre personnalité. Une fois que nous avons pris l'habitude d'observer nos pensées, nous pouvons nous interroger.
Est-ce que j'aime cette pensée ? Est-ce que je suis en accord avec elle ? Est-ce que j'aime être la personne qui pense cela ? Est-ce que cette pensée me sert ?
Si la majorité des réponses aux questions si dessus est "non", alors, nous pouvons changer nos pensées...et choisir une pensée qui nous sert plus, une pensée que penserait la personne que nous voulons être.
Faisons l'exercice. Ma circonstance est : Ce matin, je me suis baissée pour dire bonjour à mon chien et mon bassin s'est bloqué (toute ressemblance avec une situation vécue n'est pas un hasard et je vous offre ce petit cadeau de visualiser la position grenouille mourante). Je me retrouve donc pliée en deux et une fois que j'ai réussi à me relever ressent une douleur très aiguë qui m'empêche quasiment de marcher. Dans cette situation, si je me laisse aller, je peux facilement penser : « Et voilà, je ne peux plus rien faire », « Cette douleur est atroce », « Pourquoi, est-ce que ça m'arrive ? »...Il y a de grandes chances que de telles pensées ne fassent qu'alimenter ma douleur et créent de l'anxiété, de l'énervement...à la fin de la journée je serais sur les nerfs à cause de la douleur et parce que j'aurais laissé mes pensées alimenter le gaz sous ma cocotte minute interne.
Dans cette même situation, je peux aussi penser « Tiens, tiens, encore le bassin...c'est un signe de fatigue », « OK, il est temps de me reposer, de prendre soin de moi », « Ça ne tombe pas très bien, prenons ça en considération et faisons une chose après l'autre ». Ces pensées là vont m'ouvrir la porte de l'acceptation...en acceptant la situation, je vais permettre à mon corps de se détendre et de ne pas se crisper sur la douleur...si en plus je parviens à organiser ma journée pour me reposer et écouter cet appel de mon corps à prendre soin de moi, alors j'aurais transformé cette expérience en leçon. A la fin de la journée, je serais sûrement certes encore bloquée, mais plus détendue, plus présente.
Prenons un autre exemple. Brad, l'homme de vos rêves ne vous rappelle pas après cette merveilleuse soirée que vous avez passé ensemble. Là, votre mental peut vous servir en boucle : « Voilà, il ne me rappelle pas, il s'en fou de moi », « Il s'est moqué de moi », « Encore un qui ne sait pas ce qu'il veut » « Je tombe toujours sur des mecs qui fuient »...et là, il y a de grandes chances que vous auto-alimentiez votre propre spirale de pensées négatives....vous allez vous sentir très mal, seule, rejetée et victime de cet homme, et il y a de grandes chances qu'il reçoive votre colère et frustration pour des raisons qui n'ont rien à voir avec lui précisément.
Si vous observez ces pensées là, vous pouvez aussi vous dire : « Hey, en fait, je ne sais rien de sa vie, je n'ai aucune idée de ses contraintes », « Je ne l'ai pas appelé moi non plus », « Peut-être qu'il a perdu son portable », « Tiens, ne m'a t'il pas parlé d'un déplacement à l'étranger ? », « Peut-être que ce n'est pas le bon moment pour nous, tout simplement »...Si vous pensez ce genre de pensées, vous reprenez le contrôle, vous ne vous sentez plus victime, vous réalisez que Brad a une vie dont vous ne connaissez pas encore grand-chose, vous choisissez de lui offrir du crédit, ou de passer votre chemin, en toute conscience.
Dans chacune de ces situations, les circonstances sont neutres et les pensées que nous choisissons d'avoir sont totalement déterminantes de l'expérience que nous allons vivre. Voulons-nous nous sentir victime ou assumer notre vie ? Quelle pensée nous sert à ce moment précis, face à cette circonstance ? Quelle pensée nous permet de nous rapprocher de la personne que nous avons envie de devenir ?
Adopter de nouvelles pensées peut être un sacré exercice, il est parfois difficile de basculer d'une pensée à une autre. C'est un exercice, un entrainement. La première étape est bien d'identifier vos pensées, et de choisir si elles vous conviennent ou pas, ensuite, nous verrons comment adopter de nouvelles pensées, comment les laisser entrer dans nos habitudes et petit à petit
Et vous, que pensez-vous de ce petit lézard?
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