Comme je te l'ai dit dans mon dernier billet, j'ai envie de te parler d'environnement de manière plus régulière ici. Honnêtement, je ne sais pas encore si ça sera tous les 15 jours ou une fois par mois...on verra. J'ai envie d'utiliser les différents canaux d'expression qui me (nous) sont offerts aujourd'hui de manière réfléchie.
En effet, depuis plusieurs semaines, je m’interroge sur ma communication (essentiellement digitale maintenant) et ses impacts sur l’environnement. Honnêtement, je ne sais plus trop comment le sujet m’est apparu la première fois, mais depuis que je creuse, je suis effarée qu’on n’en entende pas plus parler.
D'ailleurs, j'ai eu envie d'en parler avec mon amie Émilie du podcast Bien dans ma com' parce que j'aime son univers, son approche pragmatique et que je savais qu'elle s'intéressait aussi au sujet. Nous avons partagé un live dont je te mets le lien en fin d'article.
Les chiffres de l’impact du numérique sont tout simplement ahurissants et concernent absolument tout le monde, chaque citoyen, tant le monde numérique a pris une place importante dans notre vie.
Alors, je vais ici te présenter quelques chiffres de l’impact du numérique sur l’environnement, c’est à dire sur le climat et les ressources. Et si tu me connais, tu sais que j’aime le concret, donc je vais aussi te parler de pistes d’actions, concrètes et faciles à mettre en place.
Le monde du numérique.
Ce que j'appelle "le monde du numérique" ici, c’est quoi en fait ? C’est ce qui est évident : nos ordinateurs, téléphones, tablettes, mais aussi tous les objets ou les fonctions connecté.e.s (je suis régulièrement fascinée par la quantité d’objets connectés). On parle de la fabrication des appareils, de leur utilisations, donc des échanges de données, du stockage de ces données donc la fabrication et l’entretien de serveurs, de leur destruction etc, tu peux inclure toutes les étapes auxquelles je ne penses pas ici et que tu connais.
Quelques chiffres
Le monde numérique consommerait 16 % de l’électricité mondiale et serait responsable de 4 % des émissions de gaz à effet de serre (là où l’estimation des émissions du secteur de l’aviation est de 2,5%). Bien entendu, les usages sont totalement différents et cet impact n’est donc pas réellement comparable.
Si on revient en France : les datacenters (ces centres de stockage des données) consomment 10 % de l’électricité nationale...10 %!!
A l’echelle de la France, pour 58 millions d’utilisateurs, l’impact du numérique représente
3100kWh d'énergie primaire (pour rappel, l'énergie primaire est la quantité totale produite pour que tu puisses l'utiliser à ta prise. Le ratio de conversion dépend des types d'énergie, disons que pour l'électricité, il faut produire environ 2,5 fois ce que tu consommes réellement)
420 Kg de gaz à effet de serre GES (1/4 de notre forfait annuel estimé si on osuhaite contenir les changements climatiques dans quelque chose de pas trop apocalyptique)
9700 l d’eau douce
14 gr d’équivalent antimoine
Alors, si, comme moi, les données chiffrées ne te parlent pas vraiment, cela équivaut à une consommation quotidienne pour chacun.e des 58 millions d’utilisateurs à
Énergie primaire : 1 radiateur de 1000kW allumé pendant 8h
GES : 6 km en voiture
3 packs d’eau minérale (oui!! par jour et par personne)
ressources : l’excavation de 197 kg de terre chaque jour (je t’invite à ramener à ton poids pour avoir une échelle de comparaison.
Ces impacts sont bien à cumuler...c’est l’ensemble qui est consommé par jour : Energie primaire + émissions de GES + consommation d’eau + extraction de matière.
D’aprés l’ADEME : les outils (ordinateurs, téléviseurs, tablettes, téléphones, objets connectés) représentent entre 65 et 90 % de l’impact environnemental, les datacenters seraient associé à 4 à 14 % de l’impact et l’utilisation entre 2 et 14 %.
Les chiffres varient en fonction des référentiels d’études utilisés.
En ce qui concerne les GES : ce sont 78 % qui sont imputés à la fabrication et 21 % à l’usage.
Que faire?
Devant l’énormité de ces chiffres, honnêtement, mon premier réflexe a été une grosse angoisse.
Équipements
Et puis, en réalité, si on regarde de plus prés et qu’on réalise que la majeure partie de cet impact est du aux équipements eux-mêmes, alors nous avons, individuellement un vrai pouvoir d’action.
Celui de s’interroger, réellement, sur nos besoins à chaque fois que nous avons envie d’acheter un nouvel appareil, un nouvel objet connecté.
En avons-nous réellement besoin ?
Est-ce qu’il va vraiment apporter une grande valeur à notre vie ?
Nous simplifier grandement la vie ?
Quelle serait l’alternative possible si nous renoncions à cet achat ?
Est-ce que cette alternative nous paraît soutenable ?
Est-ce un achat impulsif ou réfléchi ?
Est-ce un caprice ou un vrai besoin ?
Je t’invite à te poser ces questions sans te juger, mais en observant sincèrement tes pensées et tes émotions. Il est possible que ce soit un caprice...c’est ok.
Qu désires-tu faire une fois que tu as identifié cela ? Y céder ou envisager une autre alternative ?
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, simplement celle que tu décides et tout est ok.
Je t’invite simplement à remettre de la conscience dans ta consommation numérique. Peut-être qu’en faisant cet exercice tu vas te rendre compte que tu as vraiment envie de ce nouveau téléphone, mais que la montre connectée ne t’apporterai pas grand-chose en fait...tu en as très envie sur le moment...et l’envie est simplement une émotion, une vibration dans ton corps, elle va passer.
Comment veux-tu y répondre ? Qui veux-tu être ?
Utilisation
En ce qui concerne l’impact de l’utilisation, il y a quelques astuces assez simples qui permettent de limiter notre impact.
Débrancher tous nos appareils la nuit (y compris la box, le wifi). Le plus simple étant d’investir dans une multiprise avec un interrupteur, en plus, ça te fera faire des économies d’électricité.
Utiliser le wifi plutôt que la 4G dès que c’est possible. Peut-être peux-tu télécharger des épisodes de podcast chez toi, puis les écouter hors réseaux ensuite, plutôt que les écouter en streaming en 4G...c’est un sujet dont on a parlé avec Émilie dans la vidéo en lien.
Préférer les sauvegardes locales plutôt que les clouds qui sont responsables d’une grande consommation (voir les datacenters) en terme de fabrication ainsi que de consommation et d’entretien, là où ton disque dur externe ne consomme pas en entretien.
Est-ce que ces actions vont nécessiter un changement dans ta manière de faire ? Oui, sûrement. Certaines vont être plus impactantes que d’autres...est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Je te laisse juger par les chiffres.
Les sujets de notre impact sur l’environnement peut réveiller une très forte anxiété appelée maintenant écoanxiété: je t'ai partagé mon expérience à ce sujet dans cet article là.
Ressources
Je te propose ici quelques références à lire si tu veux aller plus loin, et tu peux partager tes réflexions dans les commentaires ou avec moi par mail où sur les réseaux sociaux.
Le live que nous avons réalisé avec Emilie: ICI
Je t’invite à lire cet article https://bonpote.com/tes-ecolo-mais-tas-un-iphone/
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