Je pensais écrire le contenu de ce mail à quelqu’un de proche, lorsque j’ai réalisé qu’il serait le parfait contenu de mon billet de cette semaine ; il constitue en effet la suite logique de mes articles sur les circonstances puis sur les pensées :aujourd’hui, nous parlons d’émotions.
Nous avons vu que les circonstances sont neutres. Nous avons des pensées à propos de ces circonstances : c’est le mental. Ces pensées entraînent des émotions plus ou moins agréables qui sont une manifestation dans le corps.
Quand nous ressentons une émotion, nous pouvons l’identifier par ce qui se passe dans notre corps : un lourd poids sur notre poitrine signifie souvent une émotion de mal-être...elle peut être de l’anxiété typiquement. Lorsque nous ressentons une émotion de joie, c’est tout autre chose que notre corps accueille : est-ce qu’on a l’impression de ne plus toucher terre ? Les épaules qui s’ouvrent ? Des gargouillis dans le ventre ? Toutes les expressions populaires traduisant les émotions nous le disent depuis toujours : nous avons des papillons dans le ventre, nous en avons plein le dos, notre sang ne fait qu’un tour...Nous savons depuis longtemps que les émotions passent par notre corps...et pourtant, nous n’en tenons pas toujours compte.
Et donc, vous me voyez venir, je vous invite à écouter ces émotions….
L’autre jour ce proche me disait « Je vais me remettre au sport pour décharger ce que je ressens »...Je ne peux qu’encourager la pratique régulière d’un sport car il est partie intégrante d’une hygiène de vie porteuse de bien être...en revanche, il me semble tout aussi important de laisser la place à cette émotion. Car ce que nous combattons, ce à quoi nous résistons, persiste. Les physiciens dans l’audience l’expliqueront mieux que moi : lorsque nous appliquons une force contre un objet, il s’applique une force contraire...et l’Univers entier fonctionne comme cela.
Si nous voulons simplement évacuer une émotion, elle reviendra. Bien sûr, nous nous sentons mieux après avoir nagé ou couru pendant une heure...comme nous avons moins mal si nous prenons des anti-douleur...mais la cause de la douleur reste présente, tout comme l’émotion et sa cause.
Écouter ses émotions, c’est leur laisser de la place...être attentif à notre corps. Identifier ce nœud qui apparaît dans notre ventre...l’observer, se poser la question de ce qu’il se joue, ici et maintenant, comment cette sensation évolue-t’elle ? Que se passe-t’il dans le reste de mon corps ? Est-ce que je sais nommer cette émotion ? Est-ce que je l’ai déjà ressentie ?
Une émotion est une vibration dans notre corps, comme un phénomène électromagnétique...une émotion n’est pas dangereuse pour nous, elle vibre puis passe pour peu que nous la laissions vibrer !
Imaginez un orage qui ne pourrait pas éclater, voyez l’ambiance de ces soirées d’été quand tout est lourd, que l’orage tourne mais n’éclate pas...imaginez une cocotte minute qui ne refroidit jamais...au bout d’un moment, tout explose.
Nos émotions sont des signaux que notre corps nous envoie sur ce qui est en train de se jouer pour nous, sur la qualité de nos pensées. Si nous refusons de les écouter, de faire de la place, le corps est obligé d’envoyer des signaux de plus en plus puissant...jusqu’à l’explosion.
Lorsque nous ressentons quelque chose dans notre corps, le meilleur exercice est de le prendre en compte, d’essayer de l’identifier le mieux possible...si nous en avons la possibilité, nous pouvons même nous asseoir et écrire ce que nous ressentons...Par exemple, pour moi, l’anxiété est une sorte de poids dans la poitrine, accompagné d’une sensation bizarre dans ma tête de sauter d’une chose à l’autre et d’un fourmillement général dans mon corps comme si je devais passer à l’action sans savoir quoi. Quand je ressens de la fierté, je sens mes épaules s’élargir et une force monter dans ma poitrine...
Nos émotions sont créées par nos pensées, elles en sont la manifestation physique. Ces vibrations sont inoffensives dans le sens où elles ne représentent pas un danger pour notre survie. Certaines ne sont pas agréables, ne le nions pas, mais si nous intégrons que c’est un mauvais moment à passer, comme il y en a toujours dans la vie, que les émotions sont des cadeaux qui nous aident à avancer, alors nous pouvons les laisser exister, leur faire de la place pour qu’elles nous délivrent leur message...puis, lorsque vraiment nous sentons que nous avons compris, nous pouvons les remercier et leur demander de partir. Si nous voulons les évacuer sans les écouter, elles reviendront, par la porte, par la fenêtre, elles feront un sitting...Les émotions sont décidées à se faire entendre.
Et il est plus facile d’accueillir des émotions agréables, une fois que les émotions désagréables ont quitté la pièce. Si nous laissons les émotions désagréables s’installer dans notre maison intérieure, si nous refusons de voir qu’elles sont là et que nous sortons tout le temps pour les éviter, alors elles vont faire comme chez elles, elles vont prendre leurs aises et petit à petit nous ne nous sentirons plus chez nous, et il n’y aura plus de place pour les émotions agréables, toutes les pièces seront prises par les émotions désagréables. En revanche, si nous ouvrons grand les volets pour éclairer une émotion, nous pouvons bien l’observer, boire un café avec elle pour qu’elle nous dise ce qu’elle a à nous dire...et quand la discussion est finie, nous pouvons la remercier et l’inviter à partir.
Nous pourrons alors accueillir une émotion agréable, en lui ouvrant, à elle aussi grand la porte…
Nous pouvons les accueillir comme des amies bienveillantes, quoique parfois un peu encombrantes...Nous pouvons leur demander ce qu’elle veulent nous dire. « Bonjour la Peur, que fais-tu là ? Je sais que je peux t’accueillir, bienvenue, explique moi ? Dis-moi quelle pensée t’a attiré ? Ahh...d’accord...en réalité je vois que cette pensée ne m’aide pas dans le moment présent (parce qu’elle est liée à un évènement passé, différent de ce qui se déroule actuellement)...Ok, la peur, je vais te dire au-revoir, je n’ai plus besoin de toi, j’ai trouvé une pensée qui m’aide plus et qui va appeler une autre émotion que toi. Merci pour ton aide. »
Et vous, quelles émotions viennent vous rendre visite ? Sous quelle forme ?
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